Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
de Stig Dagerman
J’ai relu ce matin un auteur remarquable, Stig Dagerman. « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » est un texte de 11 pages. L’auteur l’a écrit quelque temps avant de se donner la mort. C’est une sorte de réflexion sur la vie, pleine de rage et en même temps testament. Je n’ai pas envie d’en dire plus tellement je le trouve beau et impressionnant. J’ai été très étonnée de le trouver sur le net, je vous mets le lien, mais honnêtement, je vous conseille si vous l’aimez de l’acheter (4 €), ce n’est pas le genre de livre que l’on pose et que l’on oublie. Claude
Bon, je ne vous conseille pas forcément de le lire un jour où le ciel est bas, où la pluie est au rendez-vous…
http://pagesperso-orange.fr/chabrieres/texts/consolation.html
Première page
Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu ; on ne m’a pas non plus légué la fureur bien déguisée du septique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute, ni à celui qui son doute comme si celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier.
En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier.
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman, traduit du suédois par Philippe Bouquet, Actes Sud 1981.
Complément sur le billet « le traducteur cleptomane », j’ai oublié de dire que ce recueil a été traduit du hongrois par Ádám Péter et Maurice Regnaut, la première lecture de Paul-Jean Franceschini, et la Postface d’Ádám Péter.