Poème d'Essenine
Allons baise, baise-moi, mords
jusqu'au sang, jusqu'au cri.
Le ruissellement d'un cœur ardent
ne souffre pas de froid désir.
La cruche répandue de joyeux drilles
ce n'est pas pour nous, car
comprends-tu, petite amie ?
sur terre nous n'avons qu'une vie
Promène alentour tes regards et vois :
à travers la ténèbre humide
la lune, jaune corbeau,
plane et vire là-haut.
Allons, baise-moi ! Je le veux.
Pourriture déjà me joue son petit air.
Il a flairé ma mort, c'est clair,
celui qui plane dans les hauteurs.
Ô forces déclinantes !
S'il faut mourir, mourons !
Mais jusqu'au terme du moins
baisons les lèvres de l'aimée.
La Différence. Page
Extrait de « Journal d’un poète » de Sergueï Essenine, traduit du russe, présenté et annoté par Christiane Pighetti. Éditions
Claude