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De Bloomsbury en passant par Court green...
6 février 2010

En ami

En ami
de Forrest Gander

J’ai lu ce livre sans en connaître l’histoire. En effet, ma copine libraire m’a dit que c’était un livre formidable, mais qu’il fallait mieux ne pas lire la quatrième de couverture, car tout était dit, résumé grossièrement. Et c’est vrai ! Je l’ai lu après avoir fermé avec beaucoup de regrets la dernière page. 
Certes, l’histoire est résumée, mais ce n’est pas le livre, loin de là. Ce livre quand on le lit, on est pris au ventre, on suit les gens, on les aime, on les comprend ou pas, on les laisse nous étonner, on se laisse porter par eux… Je n’avais jamais envie qu’un chapitre se termine, et en même temps, lorsque je commençais le suivant, je découvrais autre chose, une autre pensée, une autre façon de l’exprimer. Quel écrivain ! quel beau premier roman.

Alors moi, je ne ferai pas de résumé de ce livre. Si vous le voulez, allez sur n’importe quel autre blog. Si j’avais lu la quatrième de couverture, je ne crois pas que je l’aurai acheté. C’est d’ailleurs souvent le cas avec les résumés, en croyant bien faire, il arrive que trop de choses soient dites ou pas de la bonne manière. En relisant mon billet sur « Apnée » d’Antoine Choplin, je me suis dit que je ne lui rendais pas hommage, car le livre est vraiment excellent, et je ne crois pas avoir su trouver les mots justes. Enfin, je ne suis pas écrivain non plus !!! Je pense à Apnée, en écrivant ce billet, car dans l’un comme dans l’autre, une fois le livre fini, les personnages ne nous quittent pas, les histoires ne sont pas terminées même si le livre est refermé.

En ami, de Forrest Gander, traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Goy-Blanquet. Éd. Sabine Wespieser.

Premier paragraphe

Au fait où est-il, le père biologique de l’enfant à naître ? À plusieurs frontières de distance. Sur un remorqueur de La Nouvelle-Orléans, livré à la violence des eaux du Golf. Et il n’est pas près de remonter la rivière aussi loin, avec ses cinq semaines de paie et ses bottes en anaconda, en quête d’une oreille exquise à mordiller, flirtant avec l’idée vague, qui faiblit peu à peu, d’unir son charisme abject à une quelconque âme en peine prête à lui ouvrir ses lèvres, absorber des torrents de mensonges, et le prendre pour ce qu’il n’est sûrement pas.

Claude

en_ami__de_Forrest_Gander

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Commentaires
C
Bonjour Marc<br /> j'ai lu ton billet, il est formidable. Et c'est vrai que définir la première partie comme énorme est vraiment le mot juste, je crois que c'est un peu la même chose que j'ai ressenti dès la seconde page. (il est pas mal du tout l'auteur en plus !!!)<br /> J'espère que tu feras mieux que moi pour apnée, c'est un livre gourmand, et nous rend gourmand...<br /> à bientôt<br /> claude
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F
merci de m'avoir donné ce livre à découvrir et lire<br /> j'ai mis un mot - à ma manière - sur celui ci sur mon blog<br /> il faut faire partager ces lectures là<br /> je mettrai apnées bientôt<br /> là je relis pour la xième fois un de mes livres de chevet : la cote sauvage de huguenin<br /> bien à toi Peter
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C
Quand tu parles de la musique Claudio, c'est de la pure poésie. je vais de ce pas voir s'il y a à la médiathèque les interprétations dont tu parles.<br /> Bon week-end à toi aussi, à bientôt<br /> Claude
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C
La vie est plus douce lorsqu'on a un ou une ami(e) libraire! Les livres sur les étalages d'une belle librairie, c'est comme la neige qu'on voit tomber à la fenêtre. <br /> <br /> Bref, oui, j'ai écouté les Nocturnes par Pirès. Ils sont très beaux mais ce ne sont pas mes préférés. Selon moi, certains tics et maniérismes pianistiques chez elle frisent le pathos et cela me déplaît (surtout dans du Chopin). Par moments, il y a de véritables réussites (chez Pirès, on ressent la force d'une vie endurante et solitaire, le mystère d'une exilée dans ses avancées pondérées qu'on croirait être des hésitations), mais à d'autres c'est moins joli à mon goût à moi. Bref, dans l'ensemble, je trouve ça plus que bien. Ce qui peut freiner un peu mon entichement pour le coffret de Pirès est ma découverte (relativement récente) de l'intégrale de Nocturnes par Pollini. Je n'ai jamais entendu d'aussi chantants Nocturnes. C'est la voix d'un ténor aguerri qui gronde sous la main droite du pianiste, et c'est d'une beauté pure du début à la fin. <br /> <br /> Pour les opus 48, 55 et 62, je reviens avec bonheur à l'intégrale testamentaire de Claudio Arrau. Sinon, Artur Rubinstein (dans sa troisième et dernière intégrale du cycle) demeure inimitable dans sa vision apollinienne de ces oeuvres. On ne pourra jamais imiter le chic incontestable de son interprétation. Ce qui est superbe, c'est que Chopin serait d'accord !<br /> <br /> Bon week-end à toi et merci de ta réponse.<br /> Claudio<br /> <br /> Claudio
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C
Bonjour Claudio, <br /> Un grand merci pour ce commentaire Claudio, j'y suis très sensible. Je passe régulièrement chez toi.<br /> Je crois que si on enlevait les quatrièmes de couvertures, les petites librairies redeviendraient à la mode ;o) Je suis incapable de choisir un livre sur un blog par exemple, ou à partir d’une critique littéraire, parce que trop de choses sont dîtes en général. Avant la quatrième de couverture, j’ouvre le livre, et je lis quelques lignes ou alors je demande à ma copine libraire, et elle, elle ne me raconte pas l’histoire, elle me dit ce qu’elle a ressenti, et ça, ça fait toute la différence. Bon, je finis par la lire cette 4ème de couverture, un peu comme tout le monde.<br /> Et puis, il y a des livres pour lesquels il n’y a pas de mots. Trop de mots peuvent tuer l’émotion ressentie.<br /> Quand j’ai écrit ce commentaire, je me suis dit que j’allais avoir des critiques négatives, à quoi sert de faire un blog si on ne veut pas résumer le livre, ahahha . Et pourtant, il y a tant d’autres choses que l’histoire dans un livre.<br /> Voilà, de toute façon, je ne suis pas vraiment lue sur le net, et je suis très heureuse que tu reviennes ici par ce joli commentaire.<br /> Alors, as-tu écouté les nocturnes de Chopin par Pirès ?<br /> A bientôt<br /> claude
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C
Vous avez raison au sujet des quatrièmes de couverture. On devrait pouvoir ne pas les lire (qu'ils soient cachés afin qu'on n'ait pas à tomber dessus comme une réclame inévitable). <br /> <br /> J'ai inscrit ce livre dans ma PAL. J'apprécie le geste pudique de ne pas écrire de compte-rendu pour un livre qu'on a fortement apprécié. C'est le silence après un grand concert - qui rase les plus beaux applaudissements. <br /> <br /> Content de vous relire, Claude, j'avais quelque peu déserté.
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