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De Bloomsbury en passant par Court green...
22 avril 2010

Le pressentiment

Le pressentiment
Emmanuel Bove

Un jour, Charles Benesteau, la cinquantaine, de bonne famille, marié, père, avocat, abandonne tout. Il déménage pour aller s’installer dans un quartier populaire où personne ne le connaît, où il aura de compte à ne rendre à personne ! Mais la vie ne fonctionne pas tout à fait comme cela, et, il s’en rendra rapidement compte !

C’est encore un très beau moment, un très beau roman. Peu à peu, Charles Benesteau nous livre les motivations de son départ, sa façon de déjouer les plans de sa femme et de sa famille pour le ramener. Et, comme lui, on se laisse surprendre quand il recrée les dépendances avec une autre famille, celle du «quartier » ! Et non, on ne peut pas vivre sans les autres, même si on le désire profondément, eux, les autres ne vous laisse pas faire… ! Charles l’apprendra à ses dépens.
On est plongé dans la vie d’un quartier avec toutes sa solidarité, mais aussi ses mesquineries, méchancetés, commérages, jugements…
j’ai beaucoup aimé la fin, cette petite pointe de cynisme m’a ravie.

Claude

Première page

Le 13 août 1931, sur la fin de l'après-midi, un homme pouvant avoir une cinquantaine d'années mon­tait l'avenue du Maine. Il était vêtu d'un costume foncé et coiffé d'un feutre d'un gris clair passé. Il portait quelques provisions pour son dîner, soigneuse­ment enveloppées et ficelées dans un papier marron. Personne ne le remarquait tant son aspect était quel­conque. Sa moustache noire, son binocle, sa chemise à grosses rayures, ses chaussures de chevreau craquelé comme un vieux vase, n'attiraient en effet pas l'atten­tion.

Au coin d'une rue, il s'arrêta plusieurs minutes pour regarder jouer des enfants, sans se demander si sa curio­sité allait provoquer un attroupement. Il avait l'expres­sion attendrie d'un père à qui la mort aurait ravi un fils. Plus loin, pour entrer dans un bureau de tabac, il dut traverser l'avenue. Il le fit avec d'innombrables précau­tions, un bras levé pour attirer l'attention des chauf­feurs, dans le sillage d'une voiture d'enfant. Il faisait lourd. Le ciel était couvert et pourtant la lumière était aveuglante.

le_pressentiment_emmanuel_bove

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Commentaires
C
bonsoir Bernard, <br /> bon courage... il y a des livres dont il est vraiment difficile de parler... une fois le billet fini, j'ai très souvent l'impression de ne pas avoir écrit ce qu'il fallait...<br /> bonne soirée<br /> claude
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B
Chère Claude,<br /> La difficulté de bien parler de "La Promenade au phare" est plus ardue que prévue, tant ce "poème psychologique" est complexe et retors. Mais ta remarque me relance. Â bientôt donc sans doute.<br /> Bernard
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C
bonsoir Bernard,<br /> haha ;o)<br /> c'est beau Bove non ? Et ton billet sur Virginia Wolf ?<br /> à bientôt<br /> claude
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B
Bonjour Claude :<br /> Beau début que ce "ciel était couvert,[affirmant] pourtant [que] la lumière était aveuglante". La pluie va-t-elle tomber ?<br /> Bonne journée
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De Bloomsbury en passant par Court green...
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