Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
De Bloomsbury en passant par Court green...
2 juillet 2011

Létika Klinik d'Édith Azam

LÉTIKA KLINIC
D’Édith Azam

J’ai rencontré Édith Azam à un salon du livre il y a quelques années. J’avais adoré ses lectures et vraiment apprécié la personne. Il y a deux ou trois semaines, l’Atelier 621 du CHS de la Sarthe a proposé le texte Letika klinic. C’est un de ses poèmes, il parle de la maladie mentale. Il a été joué par des patients en hospitalisation complète ou en soins externes et des personnels soignants (la mise en scène est d’Abdel Baybay, metteur en scène de la compagnie « pièces et main-d’œuvre »). Je ne connaissais pas ce texte, j’ai été impressionné par le jeu des acteurs, par l’ambiance, par le rythme, par le sujet...

Je me suis procurée le poème, et je l’ai relu à mon rythme, puis j’ai écouté les extraits lus par l’auteure (joints au livre). C’est de la poésie contemporaine, et je crois, qu’il faut le lire à haute voix, ou l’écouter pour se l’approprier.  C’est un plongeon dans un monde si loin et si proche à la fois.

 

Page 11
C'est un vieux cahier d'écriture
Je le reprends pour toi.
Souvent dans ma tête : ton prénom.
Il tourne en boucle,
C'est joli,
Et le Perrier, ça fait des bulles -

Il y a des écureuils dans le parc,
Des écureuils,
Le temps... J'écris,
Je lis des poèmes et...

J'essaie de réfléchir au propre.
Je réfléchis : c'est déjà ça.

Alors ce vieux cahier d'écriture,
Ces choses que je veux près de toi.

Moi j'ai la marque sur le poignet,
Ça fait comme un léger sourire.
À table personne ne parle,
À table, on ne parle pas.
Les repas à table sont glauques,

Et puis... c'est plus profond que ça

 

Pages 27 et 28

Puis, aujourd'hui j'ai vu Psychiatre.
Avec ses veux l'a fait la mer.
Ça aussi ça m'a fait du bien
Elle est très très forte Psychiatre
Pour faire la mer,
c'est la plus forte !
Je sais pas trop ce qu'elle comprend
De tout ce que je lui raconte,
Mais sûr que pour ma pendaison
J'ai pas parlé de mon pendage
Que balancer faisait des bulles
Et que j'étais toute dans moi -

J'ai un souci pour le moment
C'est que je t'aime et puis,
Les bulles.
C'est que de t'aimer ça me bulle.
Mais que peut-être
Faut que peut-être
J'arrive à débuller de toi.
Je m'en fous bien de débuller
Je me rebullerai toujours.
Et le Perrier...
Et puis aussi y a pas que ça,
Y a pas que ça qu'est mon problème.
Y a aussi, j'aimerais savoir,
Si je l'ai la folie ou pas.
Ça m'est très égal de l'avoir,
Et très égal de l'avoir pas.
C'est juste que quand on sait pas
Quand jamais on fixe les choses

Alors on devient vraiment fou
On devient la folie pour rien -
C'est comme la femme-verrou
La femme qui se coupe à la hache
Ne dis rien, s'il te plaît ne dis rien.
Et ça pareil : c'est du terrible
Ça aussi c'est folie pour rien,
Bien sûr ça fait devenir fou
Femme à la hache
Femme-verrou.
Et moi je la plains,
Et je t'aime.
Mais...

Les bulles
Les bulles
Les bulles de Perrier
Aimer,
Aimer ça fait des bulles
Mais pourquoi la femme à la hache
Pourquoi ses bulles ell' les verrous


Létika Klinik d’Édith Azam, préface de Claude Chambard. Édition Dernier Télégramme. 2006.

 

J’aurai beaucoup aimé vous mettre un extrait de la lecture, mais je n’y arrive pas ! Il faut que je chercher un peu plus. Vous pouvez toutefois aller sur le net, il y a de nombreuses vidéos.

 
Bruits de bouche : Edith Azam, Bouche cousue

Claude

Edith azam_1

Édith Azam -internet-

Publicité
Publicité
Commentaires
De Bloomsbury en passant par Court green...
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité