7 femmes
de Lydie Salvayre

 p. 7 et 8 – Début de la présentation de l’auteure.

Sept folles.
Pour qui vivre ne suffit pas. Manger, dormir et coudre des boutons, serait-ce là toute la vie? se demandent-elles.
Qui suivent aveuglément un appel. Mais de qui, mais de quoi? s'interroge Woolf. Sept allumées pour qui écrire est toute la vie. (« Tout, l'écriture exceptée, n'est rien », déclare Tsvetaeva, la plus extrême de toutes.) Si bien que leur existence perd toute assise lorsque, pour des motifs divers, elles ne peuvent s'y vouer. Sept insensées qui, contre toute sagesse et contre toute raison, disent non à la meute des « loups régents », qu'ils soient politiques, littéraires, ou les deux,
et qui l'écrivent à leur façon,
les unes en hurlant, en claquant les portes, en arra­chant les masques, et tant pis si la peau et la chair viennent avec, les autres avec des grâces et des manières très british, mais toutes en écoutant la voix qui leur murmure à l'oreille : un peu plus à gauche, un peu plus à droite, plus haut, plus vite, plus fort, stop, préci­piter, ralentir, couper. La voix du rythme. Sans cette voix, elles sont formelles : pas d'écriture et pas d'écrivain. C'est aussi simple et aussi implacable. Sept imprudentes pour qui écrire ne consiste pas à faire une petite promenade touristique du côté de la littérature et puis, hop, retour à la vraie vie, comme on l'appelle.

Pour qui l'œuvre
n'est pas un supplément d'existence.

Pour qui l'œuvre est l'existence. Ni plus ni moins. Et qui se jettent dans leur passion sans attendre que le contexte dans lequel elles vivent leur soit moins adverse.

Sept folles, je vous dis.

 Qui mieux que l’auteure pouvait présenter ce livre…

7 femmes, 7 destins… Émilie Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Ingeborg Bachman.

J’ai bien entendu commencé par la vie de Sylvie Plath, le contraire aurait été étonnant ! Je dois dire que j’ai été un peu déçue, j’ai eu l’impression que c’était un résumé succinct de sa vie. C’est peut-être le chapitre que j’ai le moins apprécié. Puis vinrent, Ingeborg Bachman, Marina Tsvetaeva et Virginia Woolf. J’ai été enthousiaste, le parallèle que Lydie Salvayre fait entre les écrits et les rencontres, les moments d’écriture… est vraiment intéressant. p.187 :… Virginia, moins frontale, éprouve pour son père des sentiments plus ambigus. Ce dernier lui a lu les grands textes, lui a ouvert l'accès à sa bibliothèque et l'a fortifiée dans sa passion pour la littérature. A ce titre, elle lui voue une gratitude infinie. Mais il lui inspire en même temps une inquiétude sans nom, une méfiance sauvage, une horreur même, contre lesquelles elle ne cessera pendant des années de se battre. Vingt-quatre ans après sa mort, elle écrira dans son journal, le 28 novembre 1928 : Il aurait pu avoir quatre-vingt-seize ans comme tant d'autres gens que l'on a connus, mais grâce au ciel, il ne les a pas eus. Sa vie eût entièrement détruit la mienne. Que serait-il arrivé ? Pas d'écriture. Pas de livres. Inconcevable! Autrefois je pensais tous les jours à lui et à maman. Mais en écrivant La Promenade au phare, je les ai ensevelis dans mon esprit.
Leslie Stephen meurt en 1904.
Virginia souffre, après sa mort, d'un premier accès Mélancolique. Elle ne dort plus, entend des voix qui l'appellent, et tente de se défenestrer. Une fois rétablie, elle rejoint ses deux frères Thoby et Adrian et sa sœur Vanessa, lesquels, délivrés de l'emprise paternelle, se sont installés au 46 Gordon Square, dans le quartier de Bloomsbury.

 Quant à celles que je connaissais moins ; Emily Brontë, Colette et Djuna Barnes, ce livre m’a donné envie d’en savoir plus.

 J’aime beaucoup la plume de Lydie Salvayre, je ne la connaissais pas, son écriture est rythmée, chantante, et elle est vraiment agréable à lire.
J’ai lu ce livre il y a quelques semaines, et j’ai égaré mes notes (!!!), mon billet peut donc paraître succinct, vous pouvez toutefois aller chez Colo, c’est grâce à elle que je l’ai connu. Merci encore Colo. Je vous invite à aller découvrir son blog Espaces, instants, j'y passe de très agréables et instructifs moments.

À bientôt et très bonne lecture.

Claude

7 femmes