En attendant mes billets (que je dois commencer à
En attendant mes billets (que je dois commencer à faire ce week-end…) voici quatre poèmes d’Emmanuelle Riva, extraits de son livre : C’est Délit-Cieux ! Le livre est construit en trois parties, la première une interview, la seconde, une partie photo et enfin la troisième une sélection de poèmes d’hier et d’aujourd’hui.
J’aime la force qui se dégage des poèmes.
Claude
Sfrezzature (insolence élégante)
Tu enfantes le jour
au sortir de la tombe
l’aube te soulève
tu entres dans la mer
et tu te mets sous la dent
l’or cassé du soleil
Irruption de fleur
Hexagone
parfum de langue
initiale
sur jachère ingénue
embardée du départ
par l’œsophage
de l’Infini
l’hors d’haleine
de l’Amour.
Emmanuelle Riva – 6 août 2014 au lever du jour
Corps millénaires,
l’être entier de l’amour
trace la solitude
des caresses de l’ombre
qui croise la lumière ;
l’aujourd’hui
vient de l’hier
comme le père
porte son enfant
sur les épaules.
Emmanuelle Riva – Août 2014
Brûle ma face
et brûle ma pensée
et brûle aussi mes os
parce que je t’aime
et qu’il ne soit plus question
de rien
entre nous
Emmanuelle Riva – Afrique 1969
Le dernier village
- dans les rues –
Les vieilles gens
c’est l’os du temps
de plus en plus
ils ont en moins
ils ressemblent
aux trembles
de l’hiver des jardins
le regard
est en retard
étang miroir
réservoir à la soif des bêtes
les dents espacées du sourire
hersent les souvenirs
Dieu récolte
des restes de peau fanée
plus douce que le silence.
Emmanuelle Riva – nuit du 10 au 11 décembre 2010 –
C’est Délit-Cieux !, « entrer dans la confidence » d’Emmanuelle Riva, Entretien avec Arnaud Schwartz suivi de poèmes d’Emmanuelle Riva. éditions Bayard.