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De Bloomsbury en passant par Court green...
26 avril 2022

Enfer ! s'écria la duchesse

Enfer ! s’écria la duchesse
De Michael Arlen

J’avais besoin de lire quelque chose qui me dépayse un peu après mon dernier livre. J’ai relu celui-ci ! Je l’aime beaucoup, il est très bien écrit, comme la plupart de ce qu’écrivait Michael Arlen (le chapeau vert). Enfer !...  je l’avais déjà lu, et je savais que c’était ce dont j’avais besoin. Ma bibliothèque est faite pour être relue et relue…

Enfer ! s’écria la duchesse, est irrésistible, on déconnecte complètement, alors, lorsque l’on se dit qu’il a été écrit dans les années 1930… C’est un petit ovni ! 

Tout se passe dans le Londres de 1930, un assassin sévit… en plus des combats de rues entre fascistes et communistes. Une rumeur court… l’assassin serait une « Jane l’éventreuse » ! Une jeune duchesse, Mary, Duchesse de Dove, veuve, très discrète se retrouve au cœur de la rumeur à cause de malencontreux non-dits. En effet, il aurait suffi à une de ses amies de lui faire part de ses sous-entendus contre elle pour que tout cela cesse et que toute la vérité éclate avant l’inévitable. Heureusement pour elle, le colonel Wingless (son cousin) et Basil Icelin, un policier croient en son innocence, tout comme la plupart de ses amis. Mais le peuple gronde, le peuple a besoin d’assouvir sa haine contre les bourgeois. Pages 62-63. – Icelin, avez-vous pu tirer quoi que ce soit de l’entrevue que vous avez eue avec elle ce matin ?
- Je n’étais pas avec le chef.
À ces mots passa dans le profond regard de basil Icelin une infime lueur ; Wingless eut en réponse un vague sourire. Prest-Olive allumait un cigare. Les deux autres connaissaient la faiblesse de ce dernier pour les dames titrées ; si les circonstances n’avaient pas été si tragiques, Wingless aurait trouvé comique l’idée de Prest-Olive entreprenant, avec toute la déférence compatissante dont il était capable, l’interragatoire d’une duchesse au sujet on ne peut plus déplaisant de trois meurtres atroces.
- Rien, dit le directeur gris fer.
Lorsqu’il y pensait, il devenait économe de ses mots ; étant naturellement volubile, il n’y pensait pas souvent.
- Rien du tout. Je n’ai jamais vu – et j’espère ne jamais revoir – une telle expression d’épouvante et d’horreur s’afficher sur le visage d’une femme. Elle ne savait rien – ne pouvait me fournir aucune explication.
Prest-Olive se fit tout nez et renâcla. Il n’avait guère de sympathie pour les sarcasmes, sauf lorsqu’ils visaient les juifs et les étrangers, et se demandait parfois comment Icelin avait pu remporter l’Amateur.
-Icelin, demanda Wingless, la croyez-vous coupable ?
Icelin secoua légèrement la tête.
- Mais là n’est pas la question, dit-il. Je ne suis qu’un policier ; on ne me demande pas d’avoir des opinions mais de collecter des preuves et de les présenter au juge et aux jurés avec le suspect qu’elles visent.
-Des preuves : et pensez-vous en avoir suffisamment ?
-Malheureusement, oui.
- Mais que dire des incohérences ? Par exemple, ce Fancy l’a vue sortir les deux nuits en question mais ne la pas vue rentrer. Nous savons pourtant qu’elle était au lit dans sa chambre tôt l’un de ces matins ; Doris Nautigale lui a parlé au téléphone. Si c’est bien la duchesse qui est sortie, il est impossible que son retour ait échappé à l’œil de lynx de Fancy. Par conséquent, ce n’est pas la duchesse qu’il a vue sortir. Qu’en dites-vous ?

Wingless arrivera à mettre à l’abris Mary, mais les soupçons, et des situations invraisemblables continuent à avoir lieu. Icelin et Wingless enquêtent, et arriveront à un criminel hors du temps, hors de notre pouvoir de pensée.

Ceci est le résumé, mais la lecture est palpitante, pleine de rebondissements, d’interrogations, de sourires et de peurs ! Mickael Arlen, me fait penser ici à Alexander Moritz Frey (mon nom est personne), tous les deux ont une ironie féroce (comme le dit si bien la quatrième de couverture) et un humour décalé.

Je me suis régalée… Claude

Première page

LORSQUE L’AUTEUR SE PERMET cette familiarité de l’appeler simplement Mary Dove, ce n’est pas un signe d’irrespect envers la personne de haut rang, non plus qu’une tentative de s’annexer la considération intime de la femme du monde. Non, s’il la nomme ainsi, c’est qu’il prend du plaisir à écrire ce nom : Mary Dove.

Et quand notre époque sera enfin chroniquée dans ses moindres détails, la présence en ces pages d’histoire de cette dame pleine de grâce et de silence ne les rendra que plus plaisantes. Elle était si discrète, si loin du monde que sa génération ne s’en était entichée que par ouïe-dire. Dans tous les comtés d’Angleterre,  nulle n’eut jamais meilleure réputation que Mary Dove.

Mais ce serait la traiter bien injustement que de ne louer que sa beauté, ornement chéri de la vie citadine comme de celle de nos campagnes ; assurément, elle n’était pas admirée que pour sa seule et frêle physionomie. Mary Dove, en effet, était dotée de qualités de cœur et d’esprit qui charmaient hommes et femmes, enfants et vieillards. Sa bonté, en outre, était vierge de tout préjugé.

Enfer ! s’écria la duchesse. Un conte à lire le soir. Traduit de l’anglais par Anne-Sylvestre Homassel. Éd. La dernière goutte.

 

enfer

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Commentaires
J
Bonjour Colo, ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Tu vas te régaler avec ce livre !!! De cet auteur j'ai lu aussi "le chapeau vert" qui est une satyre de la jeunesse des années 1920 à Londres. <br /> <br /> Sinon, même s'il est allemand, avec son humour mordant et cynique (un peu à l'anglaise), je te recommande "mon nom est personne", un autre régal !!!! à tout bientôt Colo, Claude
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C
C’est le livre qu’il me faut pour l’été, tu sais quand j’ai le corps bien fatigué par les récoltes et conserves. <br /> <br /> Je vois que l’auteur est arménien mais a vécu et écrit en Angleterre. Il m’était inconnu. Tu me recommandes d’autres titres de lui? <br /> <br /> J’aime énormément l’humour britannique !!!
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De Bloomsbury en passant par Court green...
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