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De Bloomsbury en passant par Court green...
7 mars 2014

Nelly Sachs

 

Nelly Sachs

Elle est née le 12 décembre 1891 à Berlin et décédée à Stockholm le 12 mai 1970. Issue d’une famille bourgeoise juive, elle a survécu à la folie du nazisme grâce à son amie Selma Lagerlöf et à quelques autres amis moins connus. Elle avait commencé à écrire à 17 ans, il est dit que son œuvre prend de la consistance à partir de la guerre. Elle est à ce jour la seule poétesse juive a avoir reçu le prix Nobel pour son œuvre. Elle est morte le jour de l’enterrement de Paul Celan avec qui elle était restée en lien depuis la guerre. Ce sont deux grands poètes juifs de langue allemande qui ont continué à écrire dans la langue des bourreaux.

Claude

Qui appelle ?

Qui appelle ?
Sa propre voix !
Qui répond ?
La mort !
L’amitié sombre-t-elle
dans le camp du sommeil ?
Certes !
Mais pourquoi nul coq ne chante ?
Il attend que le baiser du romarin
sur l’eau glisse

Qu’y a-t-il ?

Le moment d’abandon
délesté du temps
et mis à mort par l’éternité

Qu’y a-t-il?

Le sommeil et la mort sont sans qualité.

Wer ruft?

Wer ruft ?
Die eigene Stimme !
Wer antwortet ?
Tod !
Geht die Freundschaft unter
im Heerlager des Schlafes ?
Ja !
Warum kraht kein Hahn ?
Er wartet bis der Rosmarinkuss
auf dem Wasser schwimmt !

Was its das ?

Der Augenblick Verlassenheit
aus dem die Zeit fortfiel
getôtet von Ewigkeit !

Was its das ?

Schlaf und Sterben sind eigenschaftslos.

 

Dans cet améthyste
 
Dans cet améthyste
repose la nuit en ses âges
une primitive intelligence de lumière
enflammait la tristesse
encore liquide
et pleurait
Toujours resplendit ta mort
dure violette.

In diesem Amethyst

In diesem Amethyst
sind die Zeitalter der Nacht gelagert
und eine frûhe Lichtintelligenz
zûndete die Schwermut an
die war noch flûssig
und weinte
Immer noch gldntz dein Sterben
hartes Veilchen
Au lointain bleu
Au lointain bleu,
où la rouge avenue des pommiers se promène
avec ses pieds racines gravissant le ciel,
le désir se distille
pour les vivants de la vallée.

Le soleil allongé au bord du chemin,
avec ses baguettes magiques
commande aux voyageurs de s’arrêter.

Ils s’immobilisent
dans le cauchemar vitreux,
tandis que le grillon gratte doucement
à l’invisible

Et que la pierre en dansant
réduit sa poussière en musique.

(Traductions de André Belleau)

In der blauen ferne

In der blauen Ferne,
wo die rote Apfelbaumallee wandert
mit himmelbesteigenden Wurzelfûssen,
wird die Sehnsucht destilliert
fur Aile die im Taie leben.

Die Sonne, am Wegesrand liegend
mit Zauberstdben,
gebietet Halt den Reisenden.

Die bleiben stehn
im gldsernen Albtraum,
wahrend die Grille fein kratzt
am Unsichtbaren
und der Stein seinen Staub
tanzend in Musik verwandelt.

 

Sans titre-1

                       

 

 

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Commentaires
J
Bonjour Tania, je ne connais pas beaucoup Charlotte Delbo, mais vous avez raison, elles ont des chemins assez similaires qui se retrouvent dans leur poésie. Et quelle poésie !!! à bientôt<br /> <br /> Claude
Répondre
T
Beau et terrible, ce premier poème - que j'ai lu en pensant à Charlotte Delbo lue ce matin.
Répondre
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