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De Bloomsbury en passant par Court green...
28 mai 2018

Ruban d’Ogawa Ito J’aime les oiseaux, j’ai des

Ruban
d’Ogawa Ito

J’aime les oiseaux, j’ai des poules, un coq, des perruches et des merles dans ma glycine. Aussi, j’ai eu envie de relire « Ruban ».

Sumire est une grand-mère un peu mystérieuse. Elle passe ses journées à observer les oiseaux. Un jour, sa petite fille rentre de l’école, et comme d’habitude va lui dire bonjour. Pour la première fois de sa jeune vie, Sumire lui demande d’entrer dans sa chambre. Et elle lui montre sa chevelure remontée en chignon. Là se trouve 3 œufs. 3 petits œufs orphelins. Sumire les a alors recueillis, et propose à sa petite fille d’essayer de faire naître les oisillons.

Commence alors, la prise de température de la chevelure tous les soirs, le retournement des œufs, et au bout du compte un œuf éclot.
Pages 21-22. A partir de ce moment-là, les œufs n’ont plus quitté mon esprit un seul instant. De jour comme de nuit, je ne pensais plus qu’à ça. Pour Sumire qui ne les quittait jamais, C’était encore plus vrai. Ses journées tournaient entièrement autour des œufs. Parce qu’il ne fallait pas les exposer au froid, elle avait renoncé du jour au lendemain à l’observation des oiseaux, pourtant son occupation préférée. Enfermée dans sa chambre toute la journée, elle se consacrait avant tout à tenir son corps au chaud.
Lorsque je pénétrais dans la pièce, il y flottait souvent un parfum légèrement sucré de sirop de gingembre. Dans la poubelle, il y avait des emballages de bonbons au gingembre. C’était sans doute là encore une façon de se réchauffer. Sumire était une vraie maman oiseau.
A la base, elle était déjà un peu excentrique, mais depuis qu’elle avait les œufs sous sa protection, cette tendance était de plus en plus marquée. Que ce soit pendant les repas ou pour aller aux toilettes, elle ne se séparait pas un instant de son chapeau, il ne la quittait jamais, comme s’il était devenu une partie d’elle-même. A part le moment où je m’acquittais du retournement des œufs, il protégeait obstinément son secret.

Ce sera Ruban.

Ruban est le lien entre elles deux, Ruban les a rapproché.

Au fil des semaines, Sumire se livre à sa petite fille, l’enfant découvre une autre vie, une femme différente qu’elle n’aurait pu imaginer. Enfant solitaire, elle aime passer son temps libre avec Sumire et Ruban plutôt qu’avec les enfants de son âge.
Page 75. Le bisou est l’un de ceux qu’il maîtrise depuis peu.
Quand il est sur mon épaule, je lui dis « Ruban, un bisou » et je tourne la tête sur le côté. Et puis, je tends les lèvres, à la manière d’un bec d’oiseau. Alors, Ruban me fait un bisou en posant son bec sur mes lèvres. Perché sur mon épaule, il se penche un peu en avant, la tête inclinée. Cette pose est tellement mignonne que nous nous faisons des bisous plusieurs fois par jour. Ça n’a rien à voir avec le fait que Ruban soit une fille ou un garçon. Il paraît qu’on ne peut pas savoir le sexe d’un oiseau avant qu’il soit adulte, et moi, ça ne m’intéresse pas tellement. Mon premier baiser, ce n’est pas avec un garçon  humain que je l’ai échangé, mais avec Ruban l’oiseau.

Mais un jour Ruban s’envole…

Il part vivre sa vie auprès d’autres personnes qui ont également besoin de lui d’une façon ou d’une autre. J’ai aimé le fait que nous suivions Ruban et non pas Sumire et Hibari, sa petite fille. A travers les gens qu’il croise, on le devine, et en parallèle nous continuons à suivre de loin en loin la vie de ses « mamans ».

A vous de lire la suite, les retrouvailles etc. L’histoire peut vous paraître loufoque, mais elle est grave et lumineuse, tout en poésie.

La vie de Ruban est riche et nous ouvre sur des univers de gens ordinaires riches de leurs joies, de leurs peines et de leurs différences.

J’ai beaucoup aimé relire ce livre, je l’ai terminé avant-hier, et hier, une de mes petites poules s’est envolée, je crois qu’elle a repris sa liberté. Sans le faire exprès je l’ai effrayé, et comme j’avais oublié de lui couper un peu les plumes d’une de ses ailes, pour qu’elle ne puisse pas s’envoler… J’ai été impressionnée, car elle volait comme un pigeon, en moins haut !!! J’espère qu’elle reviendra car Chanteclerc, son amoureux est rudement triste !!!

Claude

Première page
Sumire adore les oiseaux.

Pendant que je suis à l’école, elle monopolise le balcon à l’étage, celui où l’on étend le linge chez les Nakazato, elle y passe toute la journée à observer les oiseaux. En se balançant tranquillement, bien installée dans son rocking-chair en rotin préféré. De temps à autre, elle sirote une petite gorgée du café sucré qu’elle garde dans une gourde.

Si Sumire peut observer les oiseaux depuis la maison, alors que celle-ci n’a pas de jardin digne de ce nom, c’est parce que nous avons la chance de bénéficier d’une belle vue. Derrière chez nous s’étend une propriété ancienne et, depuis notre balcon, on croirait avoir une forêt touffue.

C’est l’été dernier que dans un coin de cette forêt a été installé un nichoir.

Ruban d’Ogawa Ito, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako. Editions Picquier poche.

 

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Commentaires
J
Bonjour Tania, elle est revenue hier soir ou cette nuit ! hier soir, elle avait bien fait rire tout le voisinage, elle passait d'un jardin à l'autre... et aucun de nous n'étions capable de l'attraper ! Chanteclerc a retrouvé le sourire ! ;o) à bientôt
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T
J'espère que la poulette reviendra. C'est fantastique de communiquer ainsi avec un oiseau.<br /> <br /> Par ces beaux jours de mai, les vedettes ici sont les martinets, en chasse du matin au soir.
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